Nigeria: Elle a été licenciée après avoir accusé des officiers de viol et de harcèlement sexuel
Sa prise de parole a indigné le Nigeria, si bien que la ministre de la Condition féminine a discuté de l’affaire avec le chef de l’armée. Ruth Ogunleye, soldate engagée dans l’armée nationale, a accusé ses supérieurs, un général et deux colonels, de viol et de harcèlement sexuel en janvier dernier sur TikTok. Depuis, selon la BBC, elle a été licenciée, mais elle poursuit son combat sur le réseau social chinois.
Suite à ces allégations, une enquête a été ouverte, mais l’armée a rejeté le témoignage de Ruth Ogunleye, et a déclaré que la soldate avait été renvoyée pour des raisons médicales, car elle souffrait d’une maladie qui la rendait vulnérable, sans donner plus de détails.
« On a pointé une arme sur moi, on m’a menottée »
Dans une autre vidéo, l’ex-soldate demande que l’enquête soit rendue publique, explique comment elle a été violée, et affirme avoir reçu une piqûre. « Je tiens tout d’abord à remercier le général Onyema Nwachukwu (porte-parole de l’armée, NDLR) d’avoir parlé de moi sur tous les réseaux sociaux et dans les journaux, ce qui montre à quel point je suis puissante », a-t-elle déclaré.
« Le 9 janvier 2024, je suis venue sur les réseaux sociaux pour me plaindre de la manière dont j’ai été harcelée, violée, piquée et mise dans un cercueil. (…) On a pointé une arme sur moi, on m’a menottée et on m’a gardée dans un bureau pendant plusieurs jours. (…) Je supplie l’armée nigériane de publier les résultats de l’enquête sur tous les réseaux sociaux, afin que le monde entier sache ce qui s’est passé », a-t-elle ajouté. Dans une vidéo TikTok postée ce mardi, elle affirme que le général a envoyé des personnes pour la tuer dimanche 22 septembre, ce qui a provoqué l’inquiétude des internautes.
« L’armée est connue pour refuser de laver son linge sale en public »
Le résultat de l’enquête a été révélé par le général Onyema Nwachukwu mardi soir. « Dès réception de sa plainte, l’armée nigériane a renvoyé l’affaire à la police militaire pour une enquête approfondie. L’enquête a conclu que le colonel I.B Abdulkareem n’avait pas commis les infractions alléguées », a-t-il déclaré.
Il a indiqué que Ruth Ogunleye avait été libérée après avoir refusé de recevoir un traitement médical de l’hôpital national d’Abuja, la capitale, ou de l’armée nigériane. Il l’a ensuite accusée de propager de « faux récits contre le colonel Abdulkareem et d’autres officiers supérieurs [et] d’utiliser des plateformes en ligne pour se livrer à la cyberintimidation et à la diffamation ».
Les défenseurs des droits des femmes ont pour leur part demandé l’ouverture d’une enquête indépendante. « L’armée est connue pour ne pas vouloir laver son linge sale en public », a déclaré Hadiza Ado, fondatrice de Women and Children Initiative, à la BBC. Et d’ajouter, suspicieuse : « Si l’enquête de l’armée affirme qu’elle souffrait d’une maladie qui l’affecte, pendant combien de temps a-t-elle été dans l’armée avec cette maladie, pourquoi le dire maintenant qu’elle a été renvoyée ? »
Source: Le Parisien
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